Diapason October 1998
Sonate pour violoncelle et piano.
SERGE PROKOFIEV: Ballade op. 15.
DIMITRI CHOSTAKOVITCH: Sonate pour violoncelle et piano.
Julian Lloyd Webber (violoncelle), John McCabe (piano).
Philips 422 345-2 (CD : 148 F). 1988. Minutage: 57’11”.
Un magnifique rédial de musique de notre temps, faisant se rencontrer Chostakoviich et Britien, avant qu’une dernière amitié ne les lie dans la vie comme dans leur musique. Julian Lloyd Webber traite avec une égale splendeur leurs deux sonates, pourtant distantes de plus d’un quart de siècle. Ce traitement donne un nouvel éclat à l’Opus 65 de Britten. John McCabe, sans faire oublier le compositeur au piano avec Rostropovitch, s’impose dans le dialogue, tantôt de-bussyste, tantôt pré-classique de cette suite en cinq danses. Lloyd Webber, sans chercher à retrouver le lyrisme enjôleur de Slava, joue le jeu du Dia-logo original, accentue l’hispanisme stylisé du Scherzo-pizvcalo, se souvient de Delius dans l’Elegie; il installe une tension dramatique post-schubenienne, qui donne une réelle consistance à la Marcia, dans sa démarche proche des Pas dans la neige debussystes, ainsi qu’aux abrupts changements de climat du Moto perpétua final. Ce même traitement convient un peu moins bien à la Sonaie très classique de forme de Chostakoviich. Le déroutant Allegro initial exige une grande fluidité de phrasé tout en étant marqué de contrastes sous-jacents, à la manière de l’Opus 65 de Chopin.
PIERRE-E. BARBIER
TECHNIQUE C.D. : 6
Image sombre, manquant de brillant